mercredi 24 avril 2013

XXI n° 22. Printemps 2013.


Jean Paul Delevoye, le président du comité économique et social, rue d’Iéna,  apporte quelques éléments probants pour combattre la morosité ambiante, comme la « dame théâtre » qui, en banlieue, met en scène des mamans africaines « tachées à la France ».
La mise en avant de quelques personnes exemplaires ne nous guérit pas de l’amertume, nous les amateurs de dérision, gavés de décourageantes informations. Mais la livraison trimestrielle de XXI continue à nous étonner, à entretenir une petite flamme de foi en l’humanité.
Un déménageur en Grèce a beaucoup de travail en ce moment, il attend l’homme qui doit revenir pour le payer, il est exaspéré par les pleurs d’un môme :
« Il est malade le petit ? Il s’est passé quelque chose ? »
«  Rien rien » a assuré la mère.
Au bout d’une heure, le mari est rentré, l’enfant pleurait toujours.
« Mais qu’est-ce qu’il a ce gamin, bon sang ! »
« Il a faim… »
Le déménageur a calé les billets dans le bavoir.
Le récit en photos intitulé « les confettis du monde » où des rois d’opérette s’amusent avec leurs copains apporte une légèreté bien utile quand un reportage sur le nouvel état du sud Soudan est désespérant.
La belle énergie d’une accompagnatrice improvisée d’un groupe d’handicapés en vacances, sa fraicheur, sont revigorantes et conviennent bien à la forme de narration en BD. Un fonctionnaire marocain qui se bat pour donner une sépulture digne à un migrant qu’il ne connaissait pas est admirable, à côté le portrait de Maurice Herzog est bien insignifiant, alors que Chan 16 ans « petit oiseau en colère » en Birmanie fait preuve d’un courage extraordinaire car justement elle le vit comme naturel, ordinaire.
Pour dire que nous grandissons trop vite un jeune afghan rapporte un proverbe : « l’eau bout avant qu’elle ne soit chaude ». Il a quitté son territoire à l’âge de 10 ans et s’est retrouvé seul à Paris, où une journaliste l’a rencontré puis a joint son frère resté là-bas qui pense que des hélicoptères diffusent du parfum au-dessus de Paris. Il sait aussi que notre pays a été envahi et détruit au cours de l’histoire, aujourd’hui nos maisons sont reconstruites et nous vivons en paix, cela lui laisse espérer que la paix chez lui est possible.

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