samedi 23 février 2013

La faute d’orthographe est ma langue maternelle. Daniel Picouly.



L’écrivain sourit  quand on l’appelle Piccoli comme Michel le comédien, c’est qu’il est comédien aussi.
Ce livre  de 120 pages très aérées est  la transcription d’un spectacle qu’il présenta à Avignon.
Il a du avoir du succès avec le label «  vu à la télévision » entre deux one man show rigolos, cette pièce qui sent la récréation avait bien sa place au cœur des vacances.
La lecture en est rapide, plaisante, j’avais tant aimé « Le champ de personne » qui avait une autre densité. Il recycle ici quelques questions mignonnes d’enfants qu’il a collectées lors de ses visites dans les écoles :
«Monsieur, quand on écrit une histoire, pourquoi c’est pas aussi beau que dans sa tête ? »
Mais à l’heure où les enseignants sont agressés, le récit de l’humiliation dont il a été victime de la part d’un instit’  m’a semblé daté, d’autant plus que le traumatisme a participé à son émergence littéraire, théâtrale, télévisuelle ; il a bien su raconter l’histoire.
La mode me semblait pourtant passée de se faire valoir en cancre dès qu’un micro se tendait : Pennac, François de Closet et tant d’autres. Le jeune quarteron se mit pourtant à Proust pour les beaux yeux d’une fille. Cette façon de ceux qui vivent par l’école tout en l’égratignant me semble injuste et  l’exercice pourtant tellement rebattu plait aux éditeurs.
Cette culture qu’ils ont acquise visiblement par leur seule intelligence n’est pas forcément aussi facilement accessible à d’autres qui n’auront que mépris pour tout ce qui est écrit, et peut être envers les images parfois séduisantes de Picouly Daniel.

1 commentaire:

  1. Pour rigoler...
    Une petite comparaison (oui, oui, on n'a plus le droit de comparer, ça pourrait blesser l'amour propre de quelqu'un...) entre Daniel Picouly et Calderon de la Barca, "La vie est un rêve", que nous avons vu cette semaine à l'Hexagone dans une mise en scène intelligente qui prenait le risque de nous présenter un texte avec des phrases de plus de 10 mots alignés, un texte difficile, mais o combien gratifiant.
    Et on voit... qui/ce qui va rester, et qui/ce qui s'évanouira avec le vent.
    Hev hevel, disait le prophète.
    Buée, la vie de l'homme, c'est de la buée.
    On pourrait dire que l'oeuvre de certains... artistes ? est plus de la buée que l'oeuvre d'autres...

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