samedi 16 juin 2012

Pylône. William Faulkner.

Je suis volontiers les conseils en littérature, alors quand des amateurs me recommandent une des valeurs les plus considérables à la bourse des livres, je ne peux que m’appliquer.
Face à ce roman dense, j’ai été satisfait d’avoir persisté, même si une lecture distendue m’avait rendu énigmatiques les raisons qui tenaient les personnages ensemble et inattendues quelques péripéties.
Le style est précis, le natif du Mississipi nous promène d’un gros plan attentif vers des ellipses qui accélèrent le mouvement.
« Jiggs tendit sa main ; pendant un instant, la paume brûlante, robuste, souple, rugueuse, transpira contre celle du reporter comme si celui-ci eût touché un bout de courroie de machine » 
Après la première guerre mondiale, un pilote d’avion, sa compagne qui est aussi celle du parachutiste, vont de meetings aériens en démonstrations sans que même leur hébergement soit assuré. Un mécanicien appartient à ce groupe de « paumés » dont un enfant suit aussi les pérégrinations.
L’argent est rare, alors il en est beaucoup question comme souvent dans la littérature américaine.
Un reporter alcoolique va participer de très près à un moment de la vie de cette équipe désinvolte et pathétique qui cherche l’absolu sans en avoir l’air : « Il s’efforçait d’expliquer ce qu’il ne savait pas. »
Ces 340 pages ont beau être présentées comme faisant partie d’ « un roman anti-faulknérien », je retrouverai volontiers cet auteur exigeant et puissant.

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