dimanche 24 avril 2011

Le requiem de Fauré. Michel Corboz.

J’ai toujours l’impression de faire mes premiers pas quand je vais à un concert de musique classique et n’avoir que des clichés à ma disposition à la sortie.
Ah, la précision suisse, la retenue ! C’était l’ensemble vocal de Lausanne.
En 1915, Fauré, le fils d’instit ariègeois, pouvait dire: « L'effroyable tempête que nous traversons nous rendra-t-elle à nous-mêmes en nous rendant notre sens commun, c'est-à-dire le goût de la clarté dans la pensée, de la sobriété et de la pureté dans la forme, le dédain du gros effet ! » Il a connu Wagner et n’est pas tombé sous sa coupe.
Je ne sais ce qui fait le phrasé de Fauré goûté par les musiciennes, je sais seulement que sa pavane me transperce à chaque fois, mais je n’ai pas été bouleversé ce soir, même si j’ai aimé l’harmonie des voix et des violons. Par contre j’ai vraiment apprécié Haendel en première partie où il est question aussi d’un « seigneur qui écrasera les rois ». Mon inculture m’avait fait prendre ce morceau fondateur pour un requiem que je trouvais bien gai avec des airs évoquant les Carmina Burana qui me sont plus familières, avec trois siècles d’écart. Mais c’est comme si j’avais pris mon dessert avant le plat de résistance : les délices baroques de l’allemand m’ont assourdi les nuances du français en majestueux ensemble où « les anges te conduisent au paradis »
pour « qu’avec Lazare, jadis si pauvre, tu connaisses le repos éternel. »
Pas de tonitruant jour de colère ( Dies irae), mais une acceptation douce de la mort par le maître de la chapelle qui avait éprouvé le besoin de renouveler la musique religieuse qu’il se devait de jouer à la Madeleine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire