mercredi 3 novembre 2010

J 9. New York. De devantures en devantures.

Ce matin est lumineux, embaumé par les lilas de la maison voisine.
Le Woolworth building, notre première destination du jour n’est pas loin d’une station de métro. Son style néogothique est inattendu pour un bâtiment de 60 étages dont l’accès nous est refusé par un vigile élégant, courtois, mais ferme. A côté, des manifestants sont parqués sur le trottoir derrière des barrières surveillées par des policiers. Ils brandissent des pancartes et scandent des slogans avec conviction dans le style calls and répons africains : "raise your head » (relevez la tête). Nous comprenons vaguement le sens de leurs revendications; il est question d’éducation, de corruption et de réformes estimées insuffisantes.
Il est facile de se repérer dans la ville en quadrillage. Nous reprenons notre route vers Ground zéro. Devant une grande croix érigée en souvenir de twin towers et ses victimes, nous attrapons le bus M1 qui traverse une bonne partie de Manhattan jusqu’à Madison Square Garden.
Nous commençons par la grande poste accessible par un escalier monumental en gradins sur lesquels les gens prennent le soleil, d’autres s’entrainent à l’art du dessin appuyés sur de grands cartons. Nous pénétrons dans un hall tout en largeur par une porte à tambour, son style rappelle celui de grand Center Terminal. Un vigile nous interdit de photographier. En échange il nous fournit un texte où l’on apprend l’action décisive de Richelieu dans l’invention du courrier postal.
Nous traversons ensuite la route et entrons dans le mythique Madison Square Garden, « le jardin des rêves », vide à cette heure. Des photos commémorent les passages des VIP des sports, du spectacle : de Buffalo Bill au pape. Au sol, des plaques commémoratives honorent quelques grands noms.Nous ne sommes pas très loin à pied du grand magasin Macy’s. Nous y pénétrons et profitons des élévators jusqu’au 8° étage, non stop, en espérant profiter d’une vue élevée sur le quartier, ce qui n’est pas le cas. Le magasin ne présente pas d’intérêt architectural particulier, les enseignes et les marques se rapprochent de celles des galeries Lafayette. Seul détail marquant : la survivance de vieux escalators en bois.
Il est temps de se restaurer et sur la 8° avenue nous rentrons dans un Deli Alp Farm. Nous nous servons directement dans des emballages en plastique. Nous payons au poids et nous mangeons à l’étage avec vue sur la rue. Nous payons pour cinq le prix d’un seul repas au Métropolitan Muséum.
Nous retournons à Times Square grouillant de monde avec un nombre important de policiers qui encadrent « the earth Day » et ses manifestations. Nous nous dirigeons ensuite vers le Rockefeller Center. En l’espace de quelques minutes, le ciel s’obscurcit libérant quelques gouttes, juste au moment où nous atteignons le gratte ciel. Nous ne nous éternisons pas sur la place carrée entourée de drapeaux, nous passons à nouveau une porte à tambour, pour nous abriter dans le hall monumental et sombre. Le marbre en impose et la décoration en réfection se compose de fresques dont le style se situerait entre Goya et Michel Ange, ponctuées de citations. Nous prenons le Métro pour Chelsea, ce qui nous permet de visiter le degré inférieur de l’immeuble rempli de restaurants, de petites boutiques et d’un local dédié au cirage de chaussures. Assis sur des chaises en hauteur, les businessmen parcourent leur journal et consultent leur I pod tandis que des employés en tablier rouge soignent les chaussures qui leur sont confiées.
Encore une fois un homme se détourne de son chemin pour nous mettre sur la voie du bon métro : nous descendons à la station 14 Street, pile en face du magasin Dave’s adresse recommandée pour les jeans Lewis, par un familier de Big Apple. Il s’agit des stocks d’années précédentes cédés à des prix imbattables, 30$ l’un. Nous faisons nos emplettes dans ce grand magasin presque vide. Nous causons avec un vendeur sénégalais, américain depuis quatre ans, positif, vantant aussi la beauté de son pays d’origine.
Dehors le temps fait des caprices, nous nous abritons dans un magasin de sport et pratiquons des sauts de puces de devantures en devantures pour revenir à Times Square sous un ciel presque bleu. Nous poursuivons le programme établi ce matin, direction Pier 83 entre la 43° et la 42°. Nous trouvons facilement le « Circle line » au bord de l’Hudson. Nous finissons par comprendre qu’un ticket payé donne droit à un ticket gratuit et que le tour dure 2h. Nous achetons finalement 3 passages valables pour 5 et embarquons après une fouille vite faite. Nous sommes ravis par la vue sur les buildings des deux côtés de l’Hudson, encore différente de celles appréciées du haut de l’Empire State Building, depuis la plateforme d’un autobus ou à pied le nez en l’air dans les rues de NY. Le bateau chemine autour de la pointe sud de Manhattan, poursuit sous le pont de Brooklyn et remonte encore. Les lumières du jour déclinant peignent le ciel de teintes fabuleuses, sur lesquelles se détache la skyline newyorkaise. Les gratte ciels s’allument peu à peu à tous les étages au mépris des économies d’énergie mais pour notre plus grand plaisir. Au retour le bateau s’approche de Miss Liberty, protectrice. Il fait froid sur le pont mais cela n’entache pas notre appréciation d’un moment grandiose. Nous débarquons à 21h, enchantés et refroidis, mangeons vers la 8° avenue un burger King, des frites, des oignons en beignets et rentrons à Jefferson street.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire