mercredi 20 octobre 2010

New York. J7. Quartiers arty et vue sur la ville.

La sonnette annonce Emma, notre logeuse, qui se met à notre disposition avec son ordinateur portable pour la confirmation de nos billets d’avion. Nous sommes rassurés par son intervention décisive. Le nuage de poussière semble stagner voire s’atténuer. Sur son Ipod, « sa deuxième passion après ses enfants », elle nous montre des photos des étapes de la rénovation de l’appartement que nous occupons, qui était une la ruine quatre ans auparavant.
Nous partons avec une température idéale pour une promenade à Chelsea. Nous suivons le trajet proposé par le guide « Evasion », balade agréable dans un quartier calme. Visite d’une petite galerie d’art aux murs rouillés où sont exposées de petites statues sympathiques. L’international Poster center (601W26th ST) est situé au 13° étage d’un bâtiment en rénovation à l’extérieur comme à l’intérieur semblable à un parking en sous sol avec tuyauteries apparentes, murs peints grossièrement par-dessus les briquettes avec poubelles sur le palier. Derrière des portes fermées à clef se cachent des entreprises annoncées sobrement. Nous sommes accueillis en français, l’expo permet de voir des affiches datant du début de l’autre siècle destinées à une vente aux enchères au mois de mai. Nous pouvons circuler librement au milieu d’œuvres de Mucha, d’annonces de spectacles de Mistinguett, Maurice Chevalier ou Buffalo Bill, de réclames pour des automobiles. Nous avons à notre disposition des catalogues de vente où nous pouvons prendre connaissance des prix allant de 5000 à 30 000$ de quoi n’avoir aucun regret de ne pouvoir assister aux enchères. Nous bénéficions par ailleurs d’un point de vue superbe par les fenêtres d’une des salles d’archivage.
Nous nous arrêtons au « Don Giovanni restaurant » assez cher avec des salades plutôt fades mais cette halte au milieu des photos vieillies de Caruso nous repose avant d’attaquer un autre quartier. La serveuse roule sacrément les « r », son parler ne reproduit pas l’accent nasillard américain ou plus select des british. Nous pénétrons après dans le hall de l’hôtel Chelsea où bien des notes étaient payées en œuvre d’art. Le générique d’ « ex fan des sixties » défile: il abrita Janis Joplin, Jane Fonda, Hendrix, Dylan, Nabokov, Monroe, Warhol… le poète Dylan Thomas y tomba dans le coma après 18 whiskies.
Nous partons en direction de Soho d’un coup de métro. Les commerces de luxe s’affichent comme Vuitton, Chanel, Mimi de Montparnasse, au rez-de-chaussée d’immeubles en fonte bien entretenus où les échelles de secours rythment les façades. Souvent de couleur blanche, où tranchent le rouge et le vert comme le « Little Singer Building » conçu pour le fabricant de machines à coudre. Dans la rue de ce bâtiment de 1905 s’est installé un marché de petits vendeurs de CD « made by him self », ou de petites structures en fil de fer, artisans peintres et graffeurs sur supports de récupération. Nous achetons un dessin accompagné d’une citation traduite en anglais d’Albert Camus inscrite au feutre sur une feuille de papier journal. L’artiste édenté, ne manque pas d’humour. Sur notre chemin, nous nous arrêtons dans une galerie proposant des lithographies de Dali, Picasso, Chagall. Malgré les prix affichés qui dépassent de loin nos moindres prétentions, l’accueil est chaleureux, « welcome » sans mépris ni froideur. Ce n’est pas la première fois que nous remarquons cette gentillesse, ce manque de distance sociale. Nous nous promenons encore dans ce quartier entre Soho et Tribeca, avant de prendre le métro. Nous nous renseignons pour trouver la bouche du métro, ou plutôt un homme propose de nous aider, alors que nous sommes plongés dans les plans, et nous conduit le plus loin possible pour lui dans les sous terrains pour nous mettre dans la bonne direction « Enjoy » « Thank you Isidore ».
Notre dernière destination de la journée est l’Empire State Building. A cette heure, peu après 19h, plus de queue pour accéder au contrôle de sécurité, mais le cheminement compliqué délimité par des cordons rouges laisse imaginer le monde qu’il peut y avoir à d’autres heures. Nous prenons un premier ascenseur, un express qui franchit les 80 premiers étages affichés électroniquement 20 par 20. Nos oreilles réagissent comme dans un avion. Un deuxième nous hisse 6 étages plus haut à la plate forme panoramique. La nuit s’installe inégalement dans le ciel, mais uniformément sur la ville. C’est époustouflant. Nous dominons le monde, la statue de la liberté apparaît toute petite et lance timidement la lumière depuis son flambeau. Les buildings s’éclairent et on en identifie certains comme le Chrysler. La rumeur de la ville gronde en continu, renforcée par les moteurs d’hélicoptères et les sirènes de police et d’ambulance en contrepoint. Il n’y a pas de bousculade ou d’individu s’imposant pour s’approcher des grilles protectrices. Nous prenons notre temps, nous délectant de cette vue où la configuration des îles et des rivières se lit facilement.
Nous renonçons à une balade nocturne dans les rues de Manhattan.

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