samedi 27 février 2010

Participatif passé.

Au moment des élections européennes, il nous est arrivé de porter nos mots au delà du canton. D’autres élections se profilent. Le barreau régional à réviser s’accroche le mieux à cette échelle étoilée où certains avaient cru réviser que « l’internationalisme est le futur du socialisme ».
- Mais alors ces délocalisations qui ont permis d’augmenter de 75% le revenu médian des roumains, c’est pas bien ça ?
- Merci Caterpillar de venir sur nos terres, mais pas beau Renault chez les turcs ?
Ballottés par le clapotis des médias, nous répétons en colonnes disciplinées quelques éditos abrégés. Et les politiques, ceux qui devraient organiser le débat s’en remettent à des cabinets privés pour envisager l’avenir à coup de plaquettes en couleurs concoctées par les communiquants. Où placer nos interventions citoyennes ?
Je me laisse volontiers fasciner par les power point des salariés de la prospective, quitte à finir durablement, les pieds dans le béton bien intentionné.
Quelques retraités maniaques compulsent les dossiers et s’expriment surtout s’ils sont contrariés. La complexité décourage les submergés du quotidien voués aux comprimés d’info qui les dispenseront de maux de tête.
En ce qui concerne les régionales, pour éviter de parler de Frèche ou Sankaré, ce qui émerge ce sont les propositions les plus gratuites possibles pour les transports parisiens et puis le cynisme assumé : « il ne faut pas parler de licenciements avant les élections ».
J’avais repris du mors aux dents en politique quand la démocratie participative monta sur la scène. Elle se dilua et j’en suis à me demander si ce n’est pas une procédure qui pourrait bien conforter les immobilismes, alors qu’elle devait exprimer « l’expertise citoyenne ». Elle fut un élément de langage pour quelques boute-en-train en mal d’idées nouvelles qu’ils ont abandonné bien vite au pied de leurs calculs, de leurs cumuls.
Quand la nécessité de densifier nos agglomérations se heurte aux murettes pavillonnaires, les propositions qui visent à limiter les déplacements, à permettre à la population la plus fragile de se loger mieux, se font discrètes. Et il faut un certain courage à Destot pour multiplier les logements à l’Esplanade, alors que chez nous, le long du tram, tout le monde se planque derrière quelques buttes en terre pour éviter de suggérer quelques habitations supplémentaires. Demandez l’avis aux enfants, ils répondront qu’ils préfèrent les arbres, les fleurs et les canards, leurs parents aussi. Quant au réchauffement de la planète, il y a des films pour ça et pour ceux qui sont en mal de logements, des municipalités communistes ou des tentes Quechua.

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