samedi 31 octobre 2009

La mise à mort du travail.

Après l’émission de France 3, je voulais titrer ce billet :
« Les mots et les choses » mais vérification faite, cette association était un titre de Foucault Michel, alors : pas touche !
Je voudrais simplement faire part de ma perplexité de voir s’agrandir encore le fossé entre les mots et la réalité. Vieille remarque et pourtant à renouveler douloureusement avec ce documentaire terrible où la crise des valeurs de notre société saute aux yeux.
Au-delà des souffrances qui ont conduit des dizaines de salariés à mettre fin à leurs jours autour desquels il serait bien indécent de gloser, il y a la réalité des entreprises d’aujourd’hui. La rapacité, l’implacable logique du capitalisme financier. Des bonnes volontés de jeunes gens brisées pour satisfaire des actionnaires, l’inhumanité de ceux là et leurs courtes vues.
L’indignation m’est venue quand le baratineur en chef de Carglass dit qu’il ne leur est pas utile de se défoncer 50 heures, alors qu’ils n’ont pas d’autres issues ; la charge de travail ne peut être gérable, faute d’embauches. Ces discours avec le vocabulaire de l’humanisme sont insupportables quand ils prétendent travestir la loi du profit maximum.
Pour l’école d’où me parviennent des échos, ce ne sont pas seulement les mots des managers qui ont gagné ces terrains épargnés jusqu’alors mais les fatigues de cadres des plus solides sont inquiétantes et si aujourd’hui des enfants aspirent à devenir traders, je sais que mon monde a basculé, celui où les mômes rêvaient d’être pompiers.
Les techniques de motivations vont se sophistiquer pour que la dépose d’un pare-brise soit optimale et nous ne savons plus que trouver pour que notre jeunesse ait le goût d’étudier. L’anticonformisme bruyant concerne les accessoires de mode mais la housse du conformisme revêt l’éducation nationale.
Pour rire jaune, cet extrait du petit journal de Canal +, si vous ne l’avez vu.
L’incroyable mépris de Sarkozy à l’égard des paysans quand il redit mot pour mot un vieux discours et le silence des journalistes qui n’avaient rien vu ni sur la forme ni sur le fond.
Quant au débat sur la nation, il n’est pas indigne et je me souviens d’une tempête de plus qu’avait soulevée Ségolène en régénérant « la Marseillaise » à Marseille lors de la dernière campagne présidentielle. Mais je n’arrive pas à respecter Besson pour entrer dans un débat, ni je ne parviens à me sentir fier d’une patrie qui pour l’identité nationale bâtit un ministère comme pour la tolérance il y eut des maisons. Guaino va faire sonner de l’Hugo, c’est à vous dégoûter des mots, et ils iront caméras au cul piétiner nos Panthéons, nos rimes, nos rêves.

1 commentaire:

  1. j'ai aussi été écoeurée par le cynisme de "carglass" et autres
    les jeunes qui quittent le système éducatif ont peut-être compris intuitivement que les diplômes pouvaient mener à l'enfer !Pas tous c'est certain mais quand même c'est peut-être pas les moins brillants qui se tirent

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