samedi 6 juin 2009

Coupe - coupe

En football, la coupe de France en mettant en compétition toutes les équipes du territoire laisse espérer à chaque joueur de pouvoir fouler un soir la pelouse du stade « deuf » après avoir écarté une série d’adversaires de tous niveaux par élimination directe. Tout le monde de Valencogne à Paris, sur la même ligne de départ.
Il y avait des surprises jadis et mythologie éternelle et mobilisatrice : Goliath pouvait chuter.
Cette année l’équipe de Guingamp (8000 habitants ; stade de 15 000 places) a gagné contre l’équipe de Rennes, la métropole régionale. Et les éditorialistes paresseux de reprendre la même image : « le foot des champs a gagné contre le foot des villes ». Hypocrites ! La multiplication des compétitions, conduit les entraîneurs à faire des impasses. Maintenant la coupe est devenue accessoire. D’ailleurs quelle coupe ? Celle là, l’historique qui convoque les souvenirs, ou les autres, celle de la ligue ou celle à Toto ? Le spectateur se lasse- d’ailleurs dit-on encore spectateur ? On parle de supporters. Allant à Gerland pour un match de rugby, j’avais refusé à la charmante hôtesse, un maquillage aux couleurs de Clermont, je crois.
L’équipe de France, elle, est devenue un produit TF1 et les campagnes publicitaires ne peuvent rien pour convaincre que des individualités surpayées se bougent pour une étoile de plus sur la poitrine. C’est Domenech qui ramasse pour ce qu’est devenu le foot : une arène pour la com’ où les convictions se sont enfuies. On ne joue pas impunément avec l’innocence éternellement.
J’ai applaudi, encouragé, le GF 38 promis à redescendre en ligue 2, nous restons en une : bien fait! Mais pour une fois qu’ils passaient à la télé, en demi-finale de la coupe, les « grenoblois » nous ont gratifié d’une prestation insipide, sans conviction. Derrière la même vitre passent des matchs anglais à 100 à l’heure, sans jérémiades, et là le désinvestissement des deux équipes sautait aux yeux. Difficile de faire plus banal que l’injonction de « mouiller le maillot », mais le pauvre môme qui dort avec l’écharpe de club est bien peu respecté. Grenoble reste en ligue 1, Guingamp vainqueur de la coupe, la ligue des champions au Barça : parfait. L’OM de la ville des passions et des réprouvés, que j’aime aussi parce son destin est capricieux, a finalement réussi sa saison. Si j’aime poser en amoureux des faits, des fois ce sont les fées qui me font môme. De surcroit l’équipe d’Aulas, l’OL, a perdu de sa superbe. Il voulait un championnat genre NBA (basket américain) avec des équipes immuables jouant entre elles au niveau européen : une élite sous cloche à donner en spectacle aux pauvres. Cette mise en retrait laissera un sursis au rêve pour toutes les équipes même celle où votre boulanger garde les buts.

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