lundi 25 mai 2009

Mon festival 2009 au Cannet

Des cinéphiles venus des Etats Unis n’ont pu accéder à la projection du Tarentino, et comme à quelques jours près, nous pourrons le voir avec d’autres à Grenoble, ce sont des films plus rares que nous avons recherchés dans les salles aux alentours de La Croisette.
Nous sommes partis avant la fin du film « Avant Poste » où une éducatrice viole un jeune qui lui est confié. Nous avons été d’autant plus scandalisé, qu’il était projeté dans un quartier excentré à La Bocca, une dame qui venait au cinéma comme une fête du dimanche, est repartie en disant « je n’ai rien compris ». Mais à l’opposé, nous avons été agréablement surpris par « Tree Blind Mice » : trois marins en goguette à Sydney à la veille de leur départ en Irak, n’avaient pourtant rien au départ pour nous passionner.
Même au bout de 24 films, prétendre saisir une tendance dominante dans le festival 2009 relève de l’abus que je m‘applique à consommer de suite.
Il est facile de relever quelques images communes dans les films des antipodes : des hommes en train de planter des piquets au bord des champs.
En disposant la grille du roman familial, je m’apprêtais à resservir la complainte des pères absents mais en dehors de Mussolini dans « Vincere », les papas sont plutôt appliqués avec leurs maladresses : « Romulus my father », « Adieu Gary » alors que les mères sont souvent insuffisantes voire terribles : « Yuki et Nina »« Lost person area », « Rain of the children ».
La « Merditude des choses » déclenche le rire avec des blagues régressives mais la consommation excessive de bière rend désespérante cette tribu truculente. Les familles, dans des conditions matérielles les plus difficiles, s’inventent des refuges : « Huacho », « La force de l’eau ». D’autres fois, les mères « assurent » : « Amreeka » et jusqu’à l’outrance, « Mother » ; elles charpentent de belles histoires.
Nous avons pris connaissance d’informations utiles sur la condition des Maoris à travers une amitié : « September » et partagé une solitude au bord de la fin de vie : « Thomas ».
Les éclairages sur les plaies de notre société « Sombras » concernant l’émigration africaine en Espagne, ou 7 prisonniers tenus en 15m2 dans « Bad boys cellule 425 » sont meilleurs quand ils sont sobres. Les grandes fresques trop colorées amoindrissent leurs causes, « Altiplano », alors que « Le murmure du vent » réussit à nous emmener dans les paysages kurdes et nous rappelle la tragédie de ces peuples. « Le rideau de sucre » nous fait souvenir de l’épopée cubaine.
La logique capitaliste broie les individus dans « Rien de personnel » alors que les familles bousculées par la modernité s’inventent des réponses avec « Apron strings » en passant, comme souvent, par la cuisine. Mais la marche vers le bonheur sera encore longue pour les filles même quand l’une s’appelle « Niloofar »(le renouveau) en Iran, ou se proclame « La fille la plus heureuse du monde » en Roumanie.
Cette fête du cinéma, c’est aussi retrouver les courts métrages et les esquimaux au Raimu. Mes complices remarquent que l’empathie des réalisateurs était plus manifeste cette année que précédemment où la violence inondait les écrans, mais à lire les journaux qui parlaient du même festival que celui que nous fréquentions, c’était bien assez sanguinolent, violent m’a-t-il semblé. Cette brutalité s’est retrouvée dans quelques courts métrages dérangeants malgré de jolies surprises avec « Logorama » animation drôle, rythmée, politique et « This is her » au montage efficace, quand le tragique se soumet sous l’humour.
Dans la suite des bonheurs de cet épisode cannois, l’opportunité offerte de suivre une leçon de cinéma des frères Dardenne a constitué un sommet de plaisir et aiguisera encore un moment notre appétit de cinéma. La compréhension d’un montage, le choix d’un bruitage nous approchent de la source où le courage de vivre vient prendre la file pour remplir son gobelet.

1 commentaire:

  1. marité jacquet31 mai 2009 à 11:00

    merci pour ce compte rendu très personnel
    comment voir tant de films en si peu de temps sans collier cervical !

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