dimanche 15 février 2009

Bashung

Bien des critiques mettent au plus haut « Bleu pétrole » la dernière production de la « force tranquille du rock ». Ils apprécient la tonalité pop folk de ce CD, qu’il a concocté pendant 6 ans avec de multiples collaborations. Pour moi cette production agit comme j’imagine l’effet produit chez les derviches tourneurs pris par les sonorités envoûtantes. « Les tristesses surannées ». Je me suis régalé, même si je n’ai pas suivi assidûment sa carrière. Je venais d’essayer plusieurs CD de nouveaux chanteurs recommandés par « Libé », « l’Obs », mais le sexagénaire les enterre tous, d’autant plus qu’il s’approprie quelques titres majeurs : « Susanna » de Léonard Cohen qui lui va très bien, ainsi que certaines chansons de Manset, le chanteur culte de toute une génération, la mienne.
« Je t’ai manquée pourquoi tu me visais »
« Un jour je parlerai moins jusqu’au jour où je ne parlerai plus »
« J’ai des doutes sur le changement de l’heure en été…
Est-ce que vous avez des doutes des idées des rêves des douceurs éveillés ?
Le goût de changer de route à prendre ou à laisser ? »

Il traîne un cancer.
Le phrasé, la voix nous suivent, ses musiques soignées nous enveloppent, ses atmosphères ont de la gueule.

1 commentaire:

  1. Oui. Ailleurs, sa reprise des "Mots bleus" de Christophe me semble l'extraordinaire transmutation d'une chanson-nouille en poésie amère.
    Même phénomène avec Arno reprenant "Les filles du bord de mer" d'Adamo.
    La reprise est un art difficile, mais parfois éblouissant. Et il faut reconnaître à Cabrel qu'il chante, avec son phrasé propre, "Les passantes", de Brassens largement à la hauteur du maître.

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